Yet another geeky guy on the internet of Things. Plot-twist: is actually a feminist, expect some reblogs.
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Je n’aime pas trop parler de moi, surtout pour me plaindre.
À ceux qui savent qui se cache derrière mon pseudo, merci de garder ce qui suit pour vous.
Aujourd’hui comme tous les jours depuis un an et demi, je vais travailler pour une grande entreprise, ou je vais occuper un poste considéré par beaucoup comme valorisant et enrichissant.
Et pourtant, je n’arrive pas à me réjouir de cette position si enviable.
Pire, Lundi prochain, je prendrai un nouveau poste. Bien payé, en CDI, qui offre de belles opportunités de carrières.
J’ai toujours été quelqu’un avec des « capacités ». Apprentissage facile, toujours dans le « peloton de tête » sans forcer. Curieux, timide, un peu glandeur, car surtout rêveur. « Il est un peu dans la Lune », « Encore dans ses bouquins », « Il préfère rester dedans que d’aller voir ses copains » les litanies entendues par les geeks en puissance pendant leur enfance.
« Et tu veux faire quoi quand tu seras plus grand »
Je sais pas. Enfin, si, je sais, mais vous, vous n’avez pas à le savoir. Et puis quand je l’ai dit, j’ai essuyé les regards moqueurs.
Professeur. Professeur de Physique-Chimie. Une noble profession pourtant.
« Mais bon, tu comprends, ce n’est pas sûr que tu aies le concours ». C’est vrai, je suis plutôt flemmard, je n’ai pas la sacro-sainte « méthode » pour réviser pendant 10 heures efficacement. Je déteste « gober » des connaissances. Alors autant jouer « safe ».
Une fois mon Bac S en poche, avec une médiocre mention Assez Bien accolée dessus (saloperies de maths), le choix se pose.
Fac ? Pas assez mature, ne tiendra pas le rythme, trop perché, manque d’indépendance. Prépa ? Mes résultats en dents de scies ne m’ouvrent les portes que de quelques écoles locales, plutôt médiocres. DUT. Ha ! Des cours sympas, plein de science, avec beaucoup de pratique. Impeccable !
Je suis admis, et encore une fois, flotte aisément dans le tiers supérieur de la promo, sans trop forcer. C’est cool, l’année prochaine, je vais en licence et je passe le concours dans la foulée.
Nous sommes en 2009. Réforme de l’éducation. Les modalités d’accession au concours du CAPES sont modifiées.
Il faut un BAC +5.
Putain, Sarko, celle-là, je ne l’ai toujours pas digérée.
Encore une fois, le temps des options :
Fac ? Mes résultats me le permettent, mais la fac de Montpellier est un bordel monstre (source : ma copine de l’époque), pour une année, ça aurait fait l’affaire, pour trois, hors de question. École d’ingé ? Hmmm, ça va être dur de rentrer, je ne pensais pas avoir besoin de gros résultats, du coup, je risque de me planter. École d’ingé en Alternance ? En théorie, le paradis. Payé (une misère, certes, mais bon), formation pratique, avec des bons cours (de l’école des Mines, ce n’est pas rien bordel) et possibilité de passer le concours à la sortie, tranquillement. En plus je trouve une alternance dans une boite de métallurgie, en centre de recherche. Cool, de la science un peu théorique, des labos, de la chimie.
Dans la pratique, ça a sans doute été les pires années de ma vie au niveau professionnel. A l’école : des cours généraux chiants (RH, je crie ton nom) voire carrément gerbants (finance, marketing, je vous hais), et un formatage flippant. Le peu de « science » sont des trucs très basiques, torchés facilement. Les autres élèves sont inintéressants au possible et intéressés par le côté « management » de la formation (WTF). Ma motivation chute, mes notes stagnent mollement dans le milieu de promo.
En entreprise, ce n’est pas mieux : management a la ramasse, tuteur brillant mais surchargé, projets chiants et sans rapport avec la métallurgie ou la chimie, pas de connaissances des process. Bref, je nage en plein brouillard, sans guide ni envie d’avancer.
A cela s’ajoute l’éloignement, mon alternance me coinçant entre Grenoble et Saint-Etienne (une belle ville de merde), loin de Narbonne et Montpellier. C’était sans doute ça le plus dur : la solitude dans une région inconnue, loin de tout, de tout le monde.
Et toujours, cette impression d’avoir fait le mauvais choix, de ne pas être à la bonne place.
Coucou la déprime, coucou les pensées suicidaires.
Ca s’arrange un peu pendant les deux dernières années. Je rencontre des gens qui deviendront des amis très chers, et je pratique beaucoup le jeu de rôle, en tant que MJ puis joueur.
C’est la fin, mais ma motivation est au plus bas. Tout le monde se congratule de ma réussite, de mon diplôme, de ce statut d’ingénieur (unique dans la famille). Vous voyez, l’ascenseur social de l’éducation, ça marche ! Et il a trouvé un V.I.E en Angleterre ! Ah ça oui, on peut parler d’itinéraire idéal. Et dire qu’il voulait faire prof, haha, ça lui a passé !
Ouais, ça m’a passé. Ça ne m’enchante plus comme avant. Alors, je fais quoi maintenant ?
Je suis ingénieur, bilingue, cadre dans une grande entreprise, et je ne peux pas dire que j’aime ça. Je suis un imposteur, et je n’ai rien à faire ici. J’y suis par réflexes soci(ét)al plus que par ma propre volonté.
Le pire, c’est que je ne sais même pas ce que j’aurai pu changer dans mon parcours. Tout ça paraissait logique, évident. Cette force invisible qui vous pousse toujours plus haut. Ces parents, ces profs, ces conseillers d’orientation (je vous chie dessus, incompétents que vous êtes).
A l’époque, je n’avais pas la force de résister à cette force invisible.
Je ne suis toujours pas sur de l’avoir.
Et putain, je me hais pour ça.
Depuis tout ce temps, je n’ai pas cessé d’être curieux, de rêver, de penser. J’aimerai scénariser des jeux ou des films. J’ai des dizaines d’idées, des mondes qui bouillonnent là-dedans. Des intrigues, des mythologies, des drames et des tragédies.
Alors, je fais quoi maintenant ?
Ou comment le mal du pays peut faire du bien
J’écris ces lignes sur un clavier QWERTY, une sacrée saloperie qui m’a tordu les doigts pendant plusieurs semaines. Depuis 16 mois, je vis en Angleterre. Depuis 16 mois, j’ai quitté la France et décidé de m’immerger dans une culture (pas si ?) différente. Pendant ces quelques mois, j’ai tenté autant que possible de m’intégrer dans la population anglaise : sa culture, ses préoccupations, sa langue, sa nourriture (j’ai pris 7 kilos, youpi), etc.
Malgré tout, j’ai gardé pendant mon temps ici une certaine gêne. Mon pays, mes amis, ma langue, mes petites habitudes de français me manquait. Un mal du pays partiellement atténué (ou amplifié, je suis sûr qu’il y a des études là-dessus) par les miracles de l’internet et de la 3G pas cher en Angleterre, me donnant accès a : Twitter, Facebook et autres sources d’informations plus ou moins variées, qui m’ont permis de garder un œil sur l’actualité française.
Lorsque je suis parti, cela ne faisais que quelques mois que le gouvernement de François Hollande était en place. Comprenez : les gens n’avaient pas encore trouvé contre quoi râler.
C’est donc de l’autre cote de la Manche que j’ai vu la France commencer à s’agiter, comme une entité lointaine, impersonnelle. Une curieuse bête dans une cage en verre, dont on observe les luttes avec un œil extérieur, un recul qu’il est difficile d’avoir quand ce bordel est quotidien, qu’on vous les crache à la gueule via la télé, la radio, les journaux etc.
C’est sans doute la période de ma vie ou je me suis le plus indigné, le plus politisé, le plus renseigné sur le racisme, le féminisme, l’homophobie, la transphobie et la grossophobie. Avant, c’était une espèce de malaise diffus, cette espèce de menace qui ne me concerne pas (coucou, mâle blanc cisexuel hétéro classe moyenne), et qui était largement surestimé. J’estimai que tout cela n’était que dramatisation de cas isolés et élucubrations d’extrémistes en manque d’attention.
Parce que les voix qui me parvenaient depuis la France en parlaient, et que je suis curieux. Égalitaire idéaliste, j’ai été révulsé (je pèse mes mots), lorsque j’ai découvert les harcèlements et discriminations quotidiennes vécues par les femmes, homosexuel-le-s, bi-e-s, trans, personnes racisé-e-s. Quand ce n’est pas une combinaison de tout ça (cf. intersectionalité). C’est un peu comme découvrir la blessure purulente cachée par un pansement parfumé. Si on s’approche pas, si on ne touche pas, si on ne sent pas… ma foi, tout va bien, ça va passer.
Alors que putain, non. Des voix, il y en a, en fait, si on tend l’oreille. Des arguments, y en a si on passe outre les préjugés. Des discours intelligents, y en a si on prend la peine de lire. Des injustices, il y en a si on oublie ses petits problèmes quotidiens. Des témoignages, il y en a si on est prêts a les écouter.
L’éloignement m’a fait prendre conscience de tout ça, de toutes ces luttes que je pensais trop évidentes, de ces discriminations que je pensais dépassées, de toutes ces remarques « humoristiques ».
Non, elles sont toujours là. Mais c’est décidé, ça ne passera pas par moi. Prendre la parole sur ces sujets (sans la confisquer aux victimes), ça m’aurait fait peur, sans cette grande claque reçue depuis les quatre coins du Web. Plus maintenant.
2015: les USA n'ont pas pris part à la seconde guerre mondiale, le débarquement n'a pas eu lieu. Épuisée, l'Angleterre a rendue les armes, à la suite de quoi l'étreinte Nazi a étouffé toutes les poches de résistance en Europe. Contraints de fuir, des centaines de français trouvent refuge dans les colonies.
Pendant plus de 60 ans, le IIIème Reich s'est assoupi sur ses victoires passées. Mais l'appétit dévorant de ce géant autoritaire et militariste n'est jamais rassasié. Alors que ses yeux gourmands se tournent vers les restes de ses ennemis d'antan, les descendants des réfugiés de la guerre, craignent de revivre l'Horreur une fois de plus... Lorsque rafles, censures et raids anti-libertaires s'abattent à nouveau sur le Monde, le feu d'une révolte sans précédent s'allume... Le laisserez vous s'éteindre, ou brûlez vous de ce feu intense qui abat les dictatures?
Il y a sans doute pas mal d'objections historiques à apporter à ce pitch de base, mais l'idée m'a bien plus. Apparemment, je suis pas le seul, vu que j'ai déjà un joueur et deux joueuses qui se sont manifestés!
Si je devais avoir du mépris, ce ne serait pas pour l’ignorant, le fanatique, le passionné ridicule, pour les gens superficiels ou imbus d’eux-mêmes.
Si je devais avoir du mépris, ce ne serait pas pour le cracher à la tête de ceux qui ont une opinion différente de la mienne.
Si je devais avoir du mépris, ce ne serait pas pour ceux qui se comportent comme des cons aujourd’hui.
Non, si je devais avoir du mépris, ce serait pour ceux qui se comporteront comme des cons demain.
Ce serait pour ceux qui se pavanent plein de certitudes, certains de leurs connaissances inébranlables, de leurs sources irréfutables, de leur parole incontestable. Inamovibles colosses dont les théories sont étayées à grand renforts de données biaisées, d’extrapolations fumeuses, de faits mal analysés et de vérités partielles.
Pour ceux qui se font fort d’esquiver les questions gênantes avec la mauvaise grâce que caractérise une foi encore plus mauvaise.
Ceux qui refusent le dialogue en bâillonnant ceux qui les entourent. Ceux qui se créent des œillères pour ne contempler que ce qui leurs plait. Ceux qui s’assourdissent avec leurs propres discours, tels des disques rayés, ânonnant les mêmes paroles jours après jours.
Ce serait non pas pour celui qui n’est pas intelligent, mais pour celui qui refuse de l’être.
Car si l’intelligence est dans la nature de l’Homme, alors je ne vois pas de comportement plus aberrant que celui qui consiste à en refuser l’expression et le développement.
Oui, si je devais avoir du mépris, ce serait pour lui, pour elle. Pour toi aussi qui me lis. Pour moi, surtout.
Car l’idée même que l’immobilisme intellectuel est une plaie est une idée fixe. Sans doute s’appuie-t-elle sur les biais mentionnés plus haut.
Mais c’est la seule qui semble conserver la notion d’autocritique et de rigueur intellectuelle, et c’est sans doute celle qui confère à notre esprit le plus de vertu.
Ou quand la magie des Studios Ghibli s’invite dans nos consoles.
Il faut dire que quand un studio d’une telle renommée prête son talent a un jeu réalisé par Level 5 (Dragon Quest VII, professeur Layton, Rogue Galaxy… pas ce qu’on pourrait appeler des débutants dans le cell shading !), on s’attend a du beau, du grand, du fun. Ici, pas de héros à la psychologie torturée, d’intrigue complexe ou de choix cornéliens. Nous sommes dans l’univers Ghibli, où l’on goute à la beauté simple d’un retour en enfance, et où on se balade naïvement, un sourire aux lèvres.
Dès les premières minutes, le jeu plonge nous plonge dans l’univers promis : design, couleurs, animation, thème, personnages, tout respire la fraicheur propre au studio. Rapidement, les éléments de l’histoire se mettent en place : Oliver vit seul avec sa mère dans une petite ville moderne. Son meilleur ami et lui sont passionnés d’automobile et planifient, cette nuit, d’essayer le prototype sur lequel ils ont si durement travaillé ! Bien entendu, cela ne se passe pas comme prévu, et Oliver se retrouve a patauger dans les courants de la rivière voisine. Folle d’inquiétude de ne pas trouver son fils adoré dans sa chambre, la mère d’Oliver part à sa recherche à travers la ville. Apres s’être porté au secours du jeune garçon, celle-ci est victime d’une attaque cardiaque. On apprend que, de constitution faible, celle-ci a sans doute trop forcé cette fois-ci.
Quelques heures plus tard, « Ka-San » décède devant son fils.
Déprimé au-delà de toute description, Oliver ne mange plus, et passe ses journées à pleurer dans sa chambre, serrant contre lui la peluche que sa mère bien aimée lui a confectionnée quelques mois auparavant. Ladite peluche se révèle être une sorte de fée nommée Lumi, un être venant de L’Autre Monde (Ni No Kuni en VO). Une fois le choc passé, celui-ci explique à Oliver son problème.
Une entité maléfique nommé Shadar frappe les habitants de l’autre monde de divers maux. En leur volant une partie de leur cœur, il supprime une de leurs qualités fondamentales (Courage, Gentillesse, etc…). Le problème, c’est que Shadar menace non seulement l’autre monde, mais aussi celui d’Oliver. En effet, les habitants des deux mondes sont liés : chaque habitant d’un monde possède une âme sœur très semblable physiquement, également impactée, dans l’autre. Un effet miroir qui fait dire à Lumi que si la mère d’Oliver est décédée, cela veut sans doute dire qu’il est arrivé quelque chose de grave a son âme sœur.
En effet, il s’avère que son âme sœur est une Grande Sage, une magicienne puissante qui a tenté de confronter Shadar, et qui a vu son âme emprisonné par l’être maléfique. Décidé à tout tenter pour ramener sa mère, c’est ainsi qu’Oliver s’engage sur la voie de Magicien ainsi que dans le monde fantastique de Ni No Kuni !
Le voyage initiatique d’Oliver lui fera rencontrer de nouveaux alliés, et verra ses pouvoirs magiques grandir au fur et à mesure qu’il ajoutera de nouvelles pages à son grimoire. Le grimoire est en effet un point central du jeu. Partie intégrante de l’attirail de magicien, avec la baguette et une précieuse fiole magique, l’antique livre regroupe pas mal d’informations sur l’univers du jeu, et bien que quelques pages soient présentes dès le début de l’aventure, celui-ci se remplira au fur et à mesure de la progression du personnage.
Le système de combat en temps réel est assez dynamique sans tomber dans l’excès d’action, il contient en effet un aspect stratégique centré sur le positionnement, le blocage et l’esquive des coups adverses. On contrôle un des personnages mis en scène dans le combat, les autres suivant une stratégie basique (« Donne tout », « garde nous en vie », « reste en arrière », etc… »). Rapidement, Oliver (et ses alliés par la suite) ont la possibilité d’invoquer des créatures pour prendre leur place au combat. Dans un format similaire à Pokémon, il est possible de capturer ces créature, de les élever (via le combat mais aussi en leur donnant à manger) et de les faire évoluer. Rien de totalement innovant donc, mais l’ensemble reste joliment adapté à l’univers du jeu. Le jeu utilise aussi l’alchimie pour fabriquer de nouveaux objets, ainsi que le transfert de « morceaux de cœurs » pour guérir les cœurs brisés, la plupart du temps utilisé pour la progression du scénario.
Ni No Kuni est un jeu auquel j’ai longtemps voulu jouer. Je ne suis pas un fan inconditionnel de Ghibli, je ne suis pas un fervent joueur des RPG made in Level5 (je n’ai pas fini Dragon Quest 8 ou Dark Chronicles…), mais cette bouffée d’air frais dans l’ambiance lourde des RPG occidentaux actuels (Dragon Age, The Witcher, Skyrim, Fallout ec…) est vraiment bienvenue. Dans l’impossibilité de mettre la main sur la version DS lors de sa sortie (avec le grimoire EN VRAI !), voir le titre arriver sur console de salon a été une très bonne surprise !
Un petit bémol est cependant à porter du côté de la difficulté. Je ne m’attendais pas forcément a un challenge insurmontable, mais les phases « d’enquêtes » sont assez faciles (les fameux mots clés des phrases écris en gras, soulignés et en rouge…). Les combats sont eux assez équilibrés : nul besoin de grinding abusif pour aller affronter les divers boss du jeu, mais y aller tête baissée vous vaudra un Game Over à coup sûr!
Ni No Kuni est donc un jeu que je suggère fortement a tous ceux qui recherchent un peu de fraicheur dans un RPG classique dans sa structure et son gameplay, challengeant sans être hardcore, mais également frais par son design et son ambiance !