L'au revoir.
Je n'ai jamais su faire offrande aux départs,
Les souvenirs me peinent autant qu'ils m'emprisonnent,
Usé par tant de plaintes qui n'éclosent nulle part,
Je sens gémir en moi ce cœur qui s'empoisonne.
Il me faudra pourtant te dire au revoir,
A toi comme à ceux qui m'ont aimé un peu,
Et sous un ciel défait, allègre à décevoir,
Mon pas se fera lent, sévère et langoureux.
Je mourrai sous ce jour comme bien des fois passées,
Enterrant en silence des années disparues,
Je léguerai aux cieux des cendres entassées,
Les reliques éternelles d'un chemin parcouru.
Je n'ai jamais su faire autrement que mendier,
Aux astres impassibles une destinée heureuse,
Et dans la solitude d'espoirs incendiés,
Je caresse des cendres, sombres et radieuses...
Ô larmes insensées qui durcissent mes jours,
Innocentes jeunesses, habillant ma mémoire,
Vous brillez comme des fleurs et m'emportez toujours,
Quand est venu le temps de vider les armoires !
Stéphane Meuret.